Quand on est un jeune militant de droite, on peut parfois se mettre à envier des régimes ou des dirigeants plus autoritaires que les nôtres, par romantisme, par influence ou car l’on imagine que la mauvaise politique qui est menée chez nous est causée par les faiblesses structurelles de la démocratie, de ses institutions et de ses leaders. Si certains me lisent, je leur souhaite, de faire leur propre chemin politique certes, mais de perdre le moins de temps possible avec cette chimère. Nos démocraties ont 1000 défauts, sont parfois lentes à réagir, apparaissent souvent insupportablement faibles, naïves, méprisables et médiocres, il n’empêche que sur le temps long et en tous cas au sein de notre civilisation, elles ont toujours gagné et apporté bien plus de prospérité à leur peuple que les autres systèmes. Les régimes autoritaires ont nettement plus de défauts : infiniment plus corrompus, incapables de se remettre en question, de se transformer de s’adapter aux évolutions technologiques et d’innover à long terme (en dehors d’un ou deux secteurs), ils ne tiennent que sur des économies de rentes ou une matière première miraculeuse et sont à la fois moins méritocratiques et compétitifs. Les régimes autoritaires ne sont plus performants que sur une très courte période ou dans une situation d’urgence exceptionnelle, de crise temporaire. Ils sont incapables de perdurer dans le temps et ont de grandes difficultés à réussir les successions à leur tête. Truisme, ils ne se maintiennent par définition, que par l’intimidation voir la terreur de leur propre population, qui les lâchera à la première occasion. Les régimes autoritaires sont aussi forts en apparence et faibles à l’intérieur que nos démocraties sont faibles en apparence et fortes à l’intérieur. Nous avons suffisamment de recul historique, d’expériences dramatiques, pour conclure à leur faillibilité systémique à moyen ou long terme. Mais au delà : les régimes autoritaires sont antagonistes à l’essence Européenne. Nous sommes la civilisation née par et pour la liberté, contrairement aux mondes arabe ou asiatique qui n’ont pas forcément les mêmes besoins. D’ailleurs, dans les faits, peu d’entre nous supporteraient vraiment de vivre concrètement dans un pays avec un régime autoritaire voir totalitaire. Il n’y qu’à voir comment nos réflexes nous poussent à nous opposer aux mesures restrictives lors de la crise Covid, à la censure des réseaux sociaux, à la bureaucratie et l’impôt confiscatoire, à l’excès de règles et de normes, aux médias d’État, au totalitarisme islamique ou à quel point le traité de Lisbonne signé dans notre dos nous a scandalisé ou comment nous regardons avec horreur le contrôle social chinois. In fine, à chaque fois que nous reprochons quelque chose à notre système c’est qu’il dérive et s’éloigne de la liberté et de la démocratie. Vivre dans un régime autoritaire, c’est connaître cela toute son existence et sur tous les plans. Qui a vraiment de vivre ça concrètement et pour toujours ? Qui a fait ses valises pour partir dans un pays totalitaire ? Ce n’est pas nous, ce n’est pas pour nous. Nous sommes intrinsèquement des amoureux de la liberté. Ce qui nous convient le mieux : État de droit, indépendance judiciaire, élections libres et régulières, suffrage dit “universel”, principe de subsidiarité, séparation des pouvoirs, transparence, liberté d’expression totale, et, selon le caractère profond de notre nation ou l’intensité des défis à révéler, un dirigeant, élu mais au caractère fort ou à l’inverse une démocratie tournée vers la consensus, comme en Suisse. La démocratie américaine vient de nous donner une grande leçon : malgré les antagonismes, elle a su transmettre le pouvoir et changer de cap de manière pacifique. Elle est en train d’éliminer par elle-même et par les urnes l’idéologie qui allait ravager leur pays. Le problème n’est pas notre système politique mais ceux qui le dirigent.

Kai Cenat’s $70k AI humanoid robot just tried running away from the AMP house because it kept getting kicked and bullied by Kai, Agent & Fanum 😭😭